20 Novembre 2023. Un scandale de plus autour de la dépakine : une mère porte plainte contre Sanofi, elle travaillait près d’une usine où l’on fabrique la dépakine durant ses grossesses et soupçonne les rejets toxiques de l’usine d’avoir provoqué l’autisme chez ses deux enfants.
Remise en contexte : la dépakine (dont la principe actif est le valproate de sodium) est un médicament utilisé pour traiter l’épilepsie, c’est un anti-convulsant qui a pour but de prévenir les convulsions liées à l’épilepsie. Si l’on se réfère au Vidal (le « dictionnaire » du médicament), on voit que ce médicament « fait l’objet d’une surveillance supplémentaire afin de pouvoir identifier rapidement de nouvelles informations sur sa sécurité d’emploi ». Il est clairement contrindiqué pour les femmes désirant avoir un enfant ou enceintes. Si par nécessité absolu le traitement doit être pris, la personne doit être informée des risques et signer un formulaire d’accord de soins.
Quel est le risque ? Malformations et troubles du neurodéveloppement chez l’enfant à venir.
Les (futures) mères ne sont pas les seules concernées, les pères aussi. Un étude relayée par l’ANSM* montre que la prise du valproate de sodium par un homme, dans les 3 mois autour de la conception d’un enfant augmente également le risque de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant à venir.
Mais qu’en est-il des enfants qui prennent la substance ?
Très peu d’informations sur le sujet ! Seule une étude menée par Franck Moreau & Sébastien Chateauvieux est citée dans les médias. Cette étude montre que le valproate de sodium a un effet sur l’expression des gènes, et que chez un jeune enfant en plein développement cette modification de « l’expression génique implique forcément un risque grave ».
Sur le terrain…
Ce qui m’a amené à me questionner sur le sujet, c’est ce constat : tous les enfants que je vois en crèche et qui prennent du valproate de sodium (souvent sous forme de Microdépakine) présentent des signes reliés à l’autisme. Après en avoir parlé avec différents médecins, je n’ai pas de réponse claire sur un lien de causalité entre les deux. Néanmoins, certains émettent de grandes réserves quant au médicament et seraient preneurs de solutions alternatives.
Attention, je n’encourage absolument pas les parents d’enfants épileptiques à arrêter leur traitement (je n’ai aucune légitimité pour le faire et ce serait mettre en danger l’enfant). En revanche, je les encourage vivement à en parler avec leur médecin, et surtout à lui faire remonter les signes inquiétants qu’ils ont pu relever dans le comportement de leur enfant.
La question éthique qui m’anime est la suivante : les parents sont-ils suffisamment informés ? Est-ce qu’avant de prescrire du valproate de sodium, le médecin leur nomme les risques liés à ce médicament (sachant que l’on compte parmi les effets secondaires fréquents de la Microdépakine, les troubles de l’attention, les troubles de la mémoire, l’agressivité, les hallucinations, etc.) ?
Traiter l’épilepsie est essentiel, donner aux parents les informations relatives à leurs choix et décisions l’est tout autant.
Sources :
https://www.vidal.fr/medicaments/gammes/depakine-2602.html
*Agence Nationale de la Sécurité du Médicament et des produits de santé.