Je trouve qu’il y a beaucoup de bienveillance dans ces mots d’Isabelle Roskam, professeure de psychologie à l’université de Louvain (Belgique). Elle les a prononcés durant une conférence sur l’épuisement parental, dont elle est spécialiste, mettant en avant le fait que s’imposer d’être dans une parentalité positive sans se donner le droit d’en sortir quelques fois était un facteur de risque d’épuisement parental (on s’entend bien, il ne le cause pas à lui seul mais y contribue).
Comme bien d’autres choses dans la vie, on se fixe parfois, dans notre rôle de parent, une exigence de perfection. Le problème c’est que s’il y a bien un domaine où la perfection telle qu’on se l’imagine, est inaccessible, c’est la parentalité.
Actuellement pour un grand nombre de parents, la parentalité positive représente un idéal parental, cette perfection à atteindre. Mais si vous êtes un peu comme moi, il y a des fois où on est loooiiiin de cet idéal : on perd patience, on communique moins, on s’énerve, on sort la boîte à outils de nos parents que l’on s’était promis de laisser bien fermée, bref on sort clairement des clous.
Quand l’émotion retombe, la culpabilité arrive et en général ce sentiment n’apporte rien de bon. Je me souviens de ces mamans au Québec qui après s’être disputé fort avec leur enfant me disaient « J’ai tu scrapé mon kid ? ». Non, tu ne l’as pas scrapé pantoute, ça nous arrive à tous et c’est correct.
Parce qu’être parent avec certaines valeurs ce n’est pas suivre une route sans jamais en sortir, mais plutôt naviguer, parfois se perdre puis reprendre le chemin des valeurs qui nous guident.
Alors un fois l’émotion retombée, au lieu de rester sur la pensée que tu es un mauvais parent et que tu as détruit tout ce que tu avais construit avec ton enfant (c’est fou comme l’anxiété nous fait tout exagérer !!), prends un peu de recul, parle à ton enfant, parle lui des émotions que tu as ressenties, de ce qui les a déclenchées, si tu en ressens le besoin excuse-toi, c’est loin d’être une faiblesse, au contraire c’est un bel exemple pour les fois où ce sera à ton enfant de le faire.
Il y a une certaine importance dans le fait d’être des parents imparfaits. Ça donne la possibilité à de nombreux apprentissages par imitation, comme nommer ses émotions, comme réparer le lien qui nous unit après une dispute. Ça donne aussi le droit à nos enfants d’être imparfaits, de sortir de ce que nous attendons d’eux sans pour autant être de mauvaises personnes.
On a tous le droit à l’erreur, on en fait tous sans cesse. Dans notre vie de parents, comme dans la vie de tous les jours, ce qui importe ce n’est pas le nombre d’erreurs que l’on fait, mais plutôt la direction que nous prenons ensuite.
Références :
Citation tirée de la conférence en ligne : « Le burn-out parental le comprendre, le prévenir et s’en sortir » d’Isabelle Roskam proposée par l’ACEPP. Conférence visible ici : https://www.acepp.asso.fr/le-burn-out-parental-le-comprendre-le-prevenir-et-sen-sortir/