« Tu sais ce que c’est un bon père ? Quelqu’un qui se conduit comme s’il n’avait jamais eu de gamin… »
La Casa de Papel. Saison 3 – Épisode 4.
Denver est effrayé à l’idée de plonger dans la cuve en vue de préparer le prochain braquage. Le fait d’être père l’a changé, désormais il réfléchit (un peu) avant d’agir, alors qu’auparavant il ne se serait posé aucune question.
Bogotá se pose à côté de Denver, lui tend une cigarette et lui dit :
– « Tu sais ce que c’est un bon père ? Quelqu’un qui se conduit comme s’il n’avait jamais eu de gamin… »
– Denver : « Qui rentre de soirée complètement défoncé au petit matin ? »
– Bogotá : « Ouais si ton truc c’est de faire la fête toute la nuit c’est important que tu continues. Sinon tu finiras par en vouloir à ton fils, et là tu seras un mauvais père. »
Peu après Bogotá sort les photos de ses sept enfants, explique « qu’il veille sur eux mais sans se trahir ».
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En résumé : vis ta vis comme tu le souhaites, sinon tu en voudras à ton enfant !
T’as l’impression qu’il y en a pas mal qui vivent selon cet adage pas vrai ? Et qui se cachent derrière tout type d’excuses pour justifier leur conduite.
Et bien je te dis non, Bogotá. Non. Être père ce n’est pas ça. Parce qu’en principe, tu l’as voulu cet enfant. Tu as fait le choix, tu as pris la décision de l’avoir. Ce n’est pas lui qui est arrivé parachuté par une cigogne sans te prévenir.
Être père ce n’est pas fuir ses responsabilités sous prétexte qu’il faut se respecter.
Ce n’est pas non plus se sacrifier et s’oublier pour ses enfants. Comme s’il n’y avait que ces deux extrêmes…
Ce que je trouve magique dans le fait d’être père c’est de transmettre, de partager nos passions et ce que l’on aime avec ses enfants. De leur donner le goût de certaines choses, de vivre avec eux, et pas tout seul !
Tu me diras qu’il y a des activités qui ne sont pas compatibles avec le fait d’avoir un enfant, qu’il faut attendre qu’il grandisse. C’est vrai, mais regarde donc ce que tu peux faire et non l’infaisable, terrible que tu es.
À la perspective d’attendre ou de ne plus pouvoir faire certaines choses tu doutes, tu te dis que tu ne pourras pas changer. D’ailleurs Bogotá le dit :
« Faut pas renoncer à son ADN, braqueur un jour, braqueur toujours… »
Et bien c’est faux. De récentes études montrent que devenir père a un rôle décisif dans le fait de quitter un gang. Comme pour Denver, les gangsters deviennent plus matures, plus réfléchis quand ils s’investissent dans leur rôle de père. Tu imagines !? Eux ils sont prêts à quitter un gang, c’est bien que tu dois être capable de lâcher la console et un peu le foot ?
Être père te transforme, à condition que tu t’investisses dans ta vie de père. Pas que tu vives comme si tu n’avais pas d’enfant.
Bibliographie
Moloney, M., MacKenzie, K., Hunt, G., & Joe-Laidler, K. (2009). The path and promise of fatherhood for gang members. The British journal of criminology, 49(3), 305-325.
Stone, R., & Rydberg, J. (2019). Parenthood, maturation, and desistance: Examining parenthood transition effects on maturation domains and subsequent reoffending. Journal of Developmental and Life-Course Criminology, 5(3), 387-414.
Pyrooz, D. C., McGloin, J. M., & Decker, S. H. (2017). Parenthood as a turning point in the life course for male and female gang members: a study of within‐individual changes in gang membership and criminal behavior. Criminology, 55(4), 869-899.
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