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L’effet des pleurs de bébé sur notre cerveau

par Damien

Les pleurs de bébé sont loin de nous laisser indifférents, mais pourquoi ? Que se passe-t-il dans notre cerveau à l’entente de pleurs de bébés?

Pour faire simple

Les pleurs de bébés ont le pouvoir de déclencher chez nous un état de stress et de générer une saturation cognitive, nous empêchant de faire toute autre tâche. C’est ainsi que les bébés nous « guident » pour que l’on s’occupe d’eux, assurant ainsi leur survie.

Études scientifiques

Voici quelques résultats sur lesquels je me suis basé pour réaliser ce sujet :

La réaction typique d’un adulte face à un enfant qui pleure est de s’en approcher et lui apporter des soins (ou chercher à répondre à son besoin). (Ainsworth, 1969) 

Les adultes témoignent d’un plus grand niveau de motivation à répondre à des pleurs de bébés que d’adultes. (Parsons & al, 2014)

Les pleurs de bébé suscitent une réponse neuronale plus rapide des structures auditives, émotionnelles et motrices, que des pleurs d’adultes. Cette différence d’activation permet d’identifier rapidement les pleurs de bébé et de déclencher les circuits affectifs et moteurs pour produire une réponse comportementale adaptée, se situant en-dessous du « seuil de conscience ». Elle est la même pour des parents ou des non-parents, ce qui suggère qu’il existe un « instinct parental universel ». (Young & Parsons, 2016)

Le rythme cardiaque d’hommes et femmes sans enfants augmente à l’entente de pleurs de bébés. Il varie beaucoup plus à l’entente de pleurs de bébés à haut risque en comparaison au pleurs d’enfants à faible risque (accélération ou ralentissement du rythme cardiaque). (Zeskind, 1987)

Les plaintes et les pleurs de bébés vont générer plus de distraction que des bruits neutres  dans la réalisation de soustractions (bruits d’engins ou de discours sur un ton neutre), indépendamment du genre et du statut parental. (Chang & Thompson, 2011) 

La performance à une tâche sollicitant la mémoire de travail de jeunes adultes non-parents est plus altérée lorsque des sons de bébés qui pleurent sont diffusés, en comparaison à d’autres bruits. Les pleurs génèrent chez eux plus d’émotions négatives. La performance cognitive et les émotions ressenties suite aux pleurs de bébés ne sont pas reliées à des caractéristiques personnelles. Les émotions négatives et la perturbation cognitive semblent être une réponse générale d’un adulte aux pleurs de bébés, que l’on soit parent ou non. Cela suggère l’existence d’une prédisposition à prendre soin d’un bébé en détresse. (Hechler et al., 2015)

Les mères dépressives ont une perception altérée des signaux de détresse des bébés (elles sont donc moins susceptible d’intervenir et de leur apporter des soins), notamment quand les bébés sont en grande détresse. (Schuetze & Zeskind, 2001)

La manière dont le cerveau réagit aux pleurs d’un bébé est différente si une mère est dépressive ou non. Les mères n’ayant jamais été sévèrement dépressives manifestent des réponses émotionnelles multiples ainsi qu’une activité des circuits impliqués dans le soin parental en réaction aux pleurs des bébés, ce n’est pas le cas chez les mères dépressives. (Laurent & Ablow, 2012)

Bibliographie

Ainsworth, M. D. (1969). Object relations, dependency, and attachment: a theoretical review of the infant-mother relationship. Child development, 40(4), 969-1025.

Chang, R. S., & Thompson, N. S. (2011). Whines, cries, and motherese: Their relative power to distract. Journal of Social, Evolutionary, and Cultural Psychology, 5(2), 131.

Hechler, C., Beijers, R., Weerth, C. (2015). Young adults’ reactions to infant crying. Infant Behavior and Development, 38, 41-48.

Laurent, H. K., Ablow, J. .C. (2012). A cry in the dark : depressed mothers show reduced neural activation to their own infant’s cry. Social Cognitive and Affective Neuroscience, 7(2), 125–134.

Parsons, C.E., Young, K.S., Joensson, M., Brattico, E., Hyam, J.A., Stein, A., Green, A.L., Aziz, T.Z., Kringelbach M.L. (2014). Ready for action: a role for the human midbrain in responding to infant vocalizations. Social Cognitive and Affective Neuroscience, 9(7), 977–984. 

Schuetze, P., & Zeskind, P. S. (2001). Relations between Women’s Depressive Symptoms and Perceptions of Infant Distress Signals Varying in Pitch. Infancy, 2(4), 483-499. 

Young, K.S., Parsons, C. E., Elmholdt, E-M. J., Woolrich, M. W., Van Hartevelt, T. J., Stevner, A. B. A., Stein, A., Kringelbach, M. L. (2016). Evidence for a Caregiving Instinct: Rapid Differentiation of Infant from Adult Vocalizations Using Magnetoencephalography. Cerebral Cortex, 26,1309-1321.

Zeskind, P. S. (1987). Adult heart-rate responses to infant cry sounds. British Journal of Developmental Psychology, 5, 73-79.